Max Rouquette

Max Rouquette

Né le 8 décembre 1908 à Argelliers (Hérault) dans une famille de vignerons, Max Rouquette s'est affirmé comme l'un des plus grands auteurs des lettres occitanes et a tenu un rôle majeur tout au long de sa vie dans la défense de la littérature et de la culture d'oc.

Max Rouquette découvre Dante, Frédéric Mistral et la poésie des Troubadours pendant son enfance. Dès 1928, tout en suivant des études de médecine à la Faculté de Montpellier, il fonde un cercle d'étudiants à vocation régionaliste baptisé Le Nouveau Languedoc, et ne cesse dès lors de poursuivre une intense activité de militant occitaniste: rédacteur en chef avec Charles Camproux et Marcel Carrières de la revue Occitania (1936), fondateur avec Ismaël Girard, Camille Soula et Jean Cassou de la Societat d'Estudis Occitans (Institut d'Etudes Occitanes, 1945), directeur de la nouvelle revue trimestrielle occitane et catalane Vida Nova (1954-1978), membre fondateur puis président du Pen-Club de langue d'oc avec Jean Camp et Jorgi Reboul (1962) et enfin directeur de Oc (1978-1983), célèbre revue littéraire qu'il co-anime depuis les années '40 avec plusieurs autres grands écrivains de langue d'oc comme Bernard Manciet et René Nelli.

Parallèlement à son activité littéraire, Max Rouquette exerce la métier de médecin, d'abord comme comme médecin militaire à Brest pendant son service militaire en 1935, puis comme médecin de campagne pendant une dizaine d'année à Aniane (Hérault) -- il y épouse aussi en 1936 une jeune femme corse, Léone Gistucci, qui lui donnera deux enfants -- et enfin comme médecin-conseil de la Sécurité Sociale à Montpellier, où il résidera de 1946 jusqu'à sa mort en 2005.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, après avoir été mobilisé en Tunisie de mai 1939 à mai 1940, Max Rouqette anime le Comité de soutien aux intellectuels et militants catalans réfugiés dans le Sud de la France.

Max Rouquete est l'auteur de nombreux romans, nouvelles, poèmes et pièces de théâtre. Toute son oeuvre -- écrite en occitan et traduite ensuite en grande partie par lui-même en français -- évoque la grandeur et la simplicité naturelles de son pays et des hommes qui l'habitent. Ses premiers textes (Paraulas per l'erba, Secret de l'erba,...) sont publiés au début des années '30 dans la revue Oc. Ses principaux livres seront eux publiés à partir des années '40. Parmi eux, citons notamment Somis de la nuoch (Les Psaumes de la nuit, 1942), Lo Metge de Cucunhan (Le Médecin de Cucugnan, 1955), Lo Miralhet (La Comédie du miroir, 1957), Lo Maucor de l'unicorn (Le Tourment de la licorne, 1988), D'aici mila ans de lutz (À mille années-lumière, 1995), Lo Glossari (Le Glossaire ou l'étrange Univers du savant Môssieur Pluche, 1995)... Le chef-d'oeuvre de Max Rouquette est sans conteste Vert Paradis, quatre volumes de contes et nouvelles "panthéistes" publiés entre 1961 et 1997 que l'on peut inscrire dans la lignée du Félibrige et de l'oeuvre de Jean Giono: Paradis I, Paradis II, III (Le Grand Théâtre de Dieu) et IV (Le Corbeau Rouge). Vert Paradis, Le Glossaire, ou l'Etrange Univers du savant Môssieur Pluche et Médée ont été adaptés avec succès au théâtre. Son dernier livre publié, écrit directement en français, est un livre de souvenirs et de réflexions intitulé Ils sont les bergers des étoiles (2001). Max Rouquette a également traduit tout au long de sa vie de nombreux auteurs tels entre autres Dante et John Millington Synge.

Max Rouquette décède à Montpellier le 24 juin 2005, à l'âge de 96 ans. L'enracinement de son oeuvre dans une culture régionale n'en réduit aucunement la portée universelle et il a été cité à plusieurs reprises comme possible lauréat du Prix Nobel de Littérature. Une place de Montpellier, haut-lieu du jeu de balle au tambourin, sport typique de sa région natale dont il était fervent joueur, porte depuis 2006 le nom de Max Rouquette.

Copyright © Mélanie Wolfe / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 3 août 2016. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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