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La République des Lettres

Philippe de Villiers

Philippe, Vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon, dit Philippe de Villiers, est né le 25 mars 1949 à Boulogne (Vendée) dans une famille très catholique de l'ancienne noblesse normande. Son père, Jacques de Villiers, est un colonel qui a servi sous les ordres du Maréchal de Lattre de Tassigny pendant la seconde guerre mondiale. À la Libération, il s'installera en Vendée où il occupera les fonctions de maire de Boulogne (de 1947 à 1983) et de vice-président du Conseil général de Vendée (de 1973 à 1987).

Philippe de Villiers suit des études de Droit à l'Université de Nantes puis de Sciences Politiques à l'IEP de Paris avant d'intégrer l'ENA (1976-1978, promotion Pierre Mendès-France). En 1978, il est nommé Directeur de cabinet du préfet de Charente-Maritime à Vendôme, mais il démissionne du corps préfectoral en 1981, après l'élection de François Mitterrand, refusant dit-il de servir "le pouvoir socialo-communiste". En 1982, devenu délégué général de la Chambre de Commerce et d'Industrie des Pays de la Loire, il lance une radio régionale, Alouette FM, dont il confie la direction à son frère, puis crée à Nantes une école privée de communication baptisée Sciences Com.

En 1986, Philippe de Villiers, nouveau membre du Parti Républicain (PR), est nommé Secrétaire d'Etat à la Culture et la Communication auprès de François Léotard dans le Gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac. Il doit ce poste à sa farouche opposition à la politique culturelle menée par Jack Lang (ses vitupérations en ce domaine lui vaudront le sobriquet décerné par Le Canard Enchaîné "d'Agité du bocage") et aussi à sa notoriété acquise comme "entrepreneur culturel" (il a créé en 1977 la Cinéscénie du Puy du Fou, une fresque historique sur la Vendée devenue au fil des années l'un des plus grands spectacles son et lumière de France et un immense parc d'attractions). Philippe de Villiers démissionne de son poste de Secrétaire d'Etat dès l'année suivante, en 1987, et devient Conseiller général de Vendée. En 1988, il soutient activement le candidat UDF Raymond Barre lors de la campagne pour l'élection présidentielle. La même année, il est élu député UDF de Vendée et président du Conseil général de Vendée (qu'il dirige toujours actuellement).

En 1992, Philippe de Villiers lance Combat Pour les Valeurs, un mouvement qui entendre combattre la corruption du monde politique. Il mène la campagne du Non au traité de Maastricht aux côtés de Philippe Séguin et de Charles Pasqua. Il quitte l'UDF en 1994 pour fonder le Mouvement pour la France (MPF), un parti politique de droite souverainiste. Lors des élections européennes de 1994, il mène -- avec Charles de Gaulle, le juge Thierry Jean-Pierre et le magnat des médias Jimmy Goldsmith -- sa propre liste pour une "Europe des Nations", baptisée L'autre Europe, et obtient 12,34% des suffrages, soit 13 députés au Parlement Européen (il démissionera ensuite de ce mandat pour se représenter aux législatives dans sa circonscription vendéenne). Candidat à l'élection présidentielle de 1995, il n'obtient que 4,7% des suffrages et appelle à voter Jacques Chirac au deuxième tour. En 1999, il est élu député européen sur la liste du Rassemblement Pour la France (RPF) de Charles Pasqua, à l'époque dissident du RPR. Le MPF et le RPF fusionnent puis divorcent à la suite de sombres histoires d'argent, et le MPF est recréé un an plus tard.

Entre 2002 et 2004 Philippe de Villiers siège à l'Assemblée Nationale comme député de Vendée non-inscrit. En juin 2004, il est réélu député européen. Il mène campagne au printemps 2005 pour le Non au Traité de Constitution européenne et milite activement contre l'entrée de la Turquie dans l'Europe. Islamophobe patenté, Philippe de Villiers ne cesse de dénoncer "l'islamisation de la société française". La Mosquée de Lyon et la Ligue islamique mondiale le poursuivent en justice pour incitation à la haine raciale en raison de ses propos tenus sur TF1 où il déclare que "l'islam est le terreau de l'islamisme et l'islamisme le terreau du terrorisme". Comme c'est le cas pour Nicolas Sarkozy, ses dérapages contre l'Islam et le monde arabo-musulman en général lui valent le soutien affiché du Conseil Représentatif des Institutions Juives (CRIF). Les organisations mulsumanes sont déboutées de leurs poursuites judiciaires. En 2006, il publie Les mosquées de Roissy, un livre basé sur un vrai-faux rapport des Renseignements Généraux où il affirme que "les islamistes" ont infiltré les grands aéroports français pour perpétrer des attentats terroristes.

À l'élection présidentielle de 2007, Philippe de Villiers, plus ultranationaliste que jamais, se présente comme candidat du "patriotisme populaire" et prend pour bras droit Guillaume Peltier, ancien dirigeant du Front National de la Jeunesse (FNJ). Il n'obtient que 2,23% des voix et, après un moment de flottement, appelle finalement à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour.

Philippe de Villiers est l'auteur de Lettre ouverte aux coupeurs de tête et aux menteurs du Bicentenaire (1989), La Chienne qui miaule (1990), Notre Europe sans Maastricht (1992), Avant qu'il ne soit trop tard (1993), La Société de connivence (1994), Dictionnaire du politiquement correct à la française (1996), L'Aventure du Puy du Fou (1997), La Machination d'Amsterdam (1998), L'Europe autrement (1999, avec Georges Berthu), Vous avez aimé les farines animales, vous adorerez l'euro (2001), L'Aventure du Puy du Fou (2001), La 51e étoile du drapeau américain (2003), La Convention vers le Super-Etat ? (2003, Actes de Colloque), Quand les abeilles meurent, les jours de l'homme sont comptés (2004), Les Turqueries du grand mamamouchi (2005), Les Mosquées de Roissy (2006) et Une France qui gagne (2007).

Philippe de Villiers est marié depuis 1973 à Dominique de Buor de Villeneuve et père de sept enfants.