Robert Merle

Robert Merle

Robert Merle naît le 28 août 1908 à Tebessa (Algérie), dans une famille de colons français. Son père, Félix Merle, capitaine interprète dans l'armée, meurt des suites d'une typhoïde en 1916 et la famille rentre à Paris. Il prépare khâgne et hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand puis passe une licence de philosophie, l'agrégation d'anglais et un doctorat ès lettres.

Après ses études, Robert Merle devient professeur d'anglais. Il travaille dans divers lycées à Bordeaux, Marseille puis Neuilly-sur-Seine où il fait la connaissance d'un collègue professeur de philosophie, Jean-Paul Sartre. Il rencontre également Raymond Queneau qui lui commande des traductions pour les éditions Gallimard. Mobilisé en 1939, Robert Merle devient interprète pour les forces britanniques stationnées à Dunkerque. Fait prisonnier, il reste en captivité en Allemagne jusqu'en 1943. À son retour en France, il reprend son emploi de professeur et enseignera jusqu'à la fin de sa carrière dans les Universités de Rennes, Toulouse, Caen, Rouen, Alger et Paris Nanterre.

Marié trois fois et père de six enfants, cet universitaire humaniste spécialiste d'Oscar Wilde écrit de nombreux livres qui connaissent un énorme sucès populaire avant d'être adaptés au cinéma ou à la télévision. Sans doute le plus connu, Week-end à Zuydcoote, son premier roman (prix Goncourt 1949), qui dénonce l'absurdité de la guerre en s'inspirant de son expérience d'agent de liaison prisonnier à Dunkerke, est porté à l'écran par Henri Verneuil en 1964. Il raconte le week-end d'un jeune soldat français (joué dans le film par Jean-Paul Belmondo), piégé entre la mer et les soldats allemands pendant la débâcle française de 1940 et tentant d'embarquer sur un navire anglais.

Robert Merle est aussi l'auteur de La mort est mon métier (1953, sur le camp de concentration d'Auschwitz et la vie du nazi Rudolf Hess), de L'Ile (1962, sur la mutinerie des marins du Bounty), de plusieurs essais biographiques sur Fidel Castro, Ahmed ben Bella ou Che Guevara (1965-1967), ainsi que de Derrière la vitre (1970, récit de l'occupation de la salle des professeurs de l'Université de Nanterre en mai 68), Malevil (1972, l'histoire d'une communauté réfugiée dans un château après une guerre atomique), Madrapour (1976), Le Jour ne se lève pas pour nous (1986) et ausi entre autres récits, essais et romans, de quatre volumes de théâtre. Avec la série intitulée Fortune de France, commencée en 1977 et poursuivie tout au long de sa vie, l'écrivain surnommé par certains "l'Alexandre Dumas du XXe siècle" s'est aussi attelé à peindre la grande fresque d'un siècle d'Histoire de France à partir des guerres de religion. Cette saga de 13 romans publiés (il entamait le 14ème au moment de sa mort) s'est vendue à plus de 5 millions d'exemplaires et lui a valu en 2003 le Prix Jean Giono.

Robert Merle décède dans sa maison des Yvelines le 27 mars 2004, à l'âge de 95 ans.

Copyright © Mélanie Wolfe / La République des Lettres, Paris, mercredi 1 janvier 2020. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite. Les citations brèves et les liens vers cette page sont autorisés.

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