Patrice Delbourg

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
Prix : 5 euros
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Patrice Delbourg , qui avait reçu le prix Apollinaire en 1996 pour un recueil de poèmes intitulé L'Ampleur dudésastre , vient d'être condamné pour contrefaçon, pour s'être inspiré dans cet ouvrage de l'oeuvre d'un autre poète, Thierry Mattei. Dans un jugement du 26 septembre signifié début novembre, le tribunal de grande instance de Paris condamne M. Delbourg et les éditions du Cherche-midi à verser solidairement à M. Mattéi 50.000 francs de dommages et intérêts, et 12.000 francs pour les frais d'avocat. Le jugement devra être publié dans trois publications au choix de M. Mattei. Celui-ci avait envoyé en 1994 à M. Delbourg un recueil de poèmes intitulé Je serai voltigeur , qui n'avait pas été publié par les éditeurs auxquels M. Delbourg avait conseillé à M. Mattéi de le soumettre. En revanche, des expressions entières se retrouvent dans L'Ampleur du désastre. Ainsi, dans Mousson, M. Mattéi écrit : "J'attends la mousson brune / l'étendue de son ventre / et sa main plaquée sur ma bouche / qui m'empêchait de crier". Dans Joseph ramasse les copeaux : "un médaillon de simple azur". Or, page 164, M. Delbourg écrit: "un médaillon de simple azur / une vie de patachon / requiem immobile sous le moucharabieh / les fruits du Maroc / attendre la mousson brune de son ventre / son lisse pubis d'albâtre / sa main enfin plaquée sur mes lèvres / qui m'empêchait alors de crier". Des expressions aussi précises que "décor d'écluse", "petites gares en devenir rouille", "confusion des aiguillages", "mains en éclaireur reptile", "petits compas", "après-midi verticaux", "la tête cogne métronome", extraites des poèmes de M. Mattei, sont reproduites dans un texte de la page 143 de L'Ampleur du désastre. Page 142, on lit encore "je serai voltigeur", "piètre aviso" ou "traumatismes du temps". Lors du procès, M. Delbourg a plaidé que ces groupes de mots n'étaient pas très originaux, et que les similitudes ne pouvaient être que de "simples réminiscences". Dans son jugement, le tribunal relève au contraire que "de tels emprunts d'une oeuvre poétique dont l'absence d'originalité n'est pas démontrée, ne peuvent être le fruit ni de ressemblances fortuites ni de simples réminiscences".

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 01 octobre 1997. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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