Muriel Spark
Muriel Spark

Née Muriel Sarah Camberg le 1er février 1918 à Edimbourg, d'un père ingénieur juif et d'une mère anglicane, Muriel Spark a passé son enfance dans cette région écossaise calviniste qu'elle transposera dans le roman qui la rendît plus tard célèbre, The Prime of Miss Brodie (Le Bel Âge de Miss Brodie, 1961).

Après avoir suivi en 1938 en Rhodésie son mari S.O. Spark, dont elle divorcera quelques années plus tard après avoir eu un fils, elle regagne Londres. À la fin de la seconde guerre mondiale elle travaille dans les services secrets britanniques, puis dans la presse. Elle publie ses premiers livres — des poèmes et des études biographiques — dans les années '50 avant de partir vivre définitivement en Italie au début des années '60, lorsque son oeuvre de fiction commence à être reconnue.

Muriel Spark est l'auteur d'une trentaine de romans et recueils de nouvelles ou de poésie, mais aussi d'essais biographiques consacrés notamment à Mary Shelley, au Cardinal John Henry Newman, à William Wordsworth et aux Soeurs Brontë. Son premier ouvrage est un recueil de poèmes publié en 1952 intitulé The Fanfarlo and Others Poems. Son premier roman, Les Consolateurs, publié en 1957, est inspirée de la dépression qui la terrassa quelques années auparavant et dont elle ne sortit qu'en se convertissant au catholicisme en 1954. Le plus connu de ses livres est Le Bel Âge de Miss Brodie, dont la matière est tirée de ses années d'études à la James Gillespie's Girls School. Il relate les aventures d'une jeune enseignante émancipée dans un collège de jeunes filles écossaises snobes et pudibondes (l'adaptation par Ronald Neame, avec Maggie Smith dans le rôle principal, fût l'un des grand succès du cinéma des années 1969-'70).

Parmi les principaux autres livres de Muriel Spark, citons notamment Robinson (1958), Memento Mori (1959), La ballade de Peckham Rye (1960, traduit en français sous le titre L'ingénieur culturel), Les Célibataires (1960), Docteurs en philosophie (pièce de théâtre, 1963), Les Demoiselles de petite fortune (1963), La porte de Mandelbaum (1965), L'Image publique (1968), Ne pas déranger (1971), Une serre sur l'East River (1973), L'abbaye de Crewe (1974), L'Appropriation, (1976), Droits territoriaux (1979), Intentions suspectes (1981), En allant chez Sotheby (poèmes, 1982), L'Unique problème (1984), Pan ! Pan ! Tu es morte (nouvelles, 1985), Le Pisseur de copie (1988), Le Banquet (1990), Complices et comparses (2002), et le dernier publié, A bonne école (2005). Elle a aussi publié un récit autobiographique, Curriculum Vitae, en 1992.

Plusieurs des ouvrages de Muriel Spark ont pour cadre les lieux où elle a vécue (Écosse, Afrique, Italie). Ils mettent souvent en scène des personnages et des intrigues quelque peu énigmatiques et inquiétants, voire macabres, en général au sein d'un univers qui oscille entre tragique et comique où transparaît parfois une vision religieuse et où revient obstinément la question du Mal.

Consacrée "Dame" du Royaume Uni et Citoyenne honoraire d'Italie, Muriel Spark est lauréate du Bram Stoker Prize 1987 pour sa biographie de Mary Shelley, du Prix T.S. Eliot 1992 et du British Litterature Prize 1997 pour l'ensemble de son oeuvre. Elle a été fait Commandeur de l'ordre des Arts et Lettres par la France en 1996.

Muriel Spark est décédée le 13 avril 2006, à l'âge de 88 ans. Elle est inhumée dans son village de Civitella della Chiana (Toscane) où elle a passé les trente dernières années de sa vie.