Robert Duvall

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
Prix : 5 euros
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Robert Duvall

Comme tous les amateurs avertis du moment, l'acteur et réalisateur américain Robert Duvall a découvert le tango argentin il y a une quinzaine d'années à travers les grands spectacles internationaux type Tango Argentino. Et comme beaucoup, il a craqué et est devenu un de ces tangueros accro qui collectionnent les CD, hantent les milongas et n'ont de cesse d'effectuer le rituel pélerinage à Buenos Aires. Lui en a déjà effectué une trentaine. Pire, il commet maintenant un film tout imprégné de cette passion qui le dévore sans doute au même point que celle du cinéma auquel il a consacré sa vie.

Assassination Tango, le film, relate l'histoire de John Anderson, vieux tueur à gages professionnel qui a pour contrat d'assassiner un général à Buenos Aires. Dans l'attente de sa cible, il rencontre Manuela, une belle danseuse qui lui apprend le tango argentin mais aussi la manipulation et la trahison. Sa mission n'en sera que plus difficile à accomplir.

L'acteur du Parrain et de Apocalypse Now joue lui-même le rôle principal et sa compagne Luciana Pedraza -- qui n'est ni danseuse ni comédienne -- y campe celui de Manuela. Film d'action peu motivée, Drame qui fait rire, Polar qui oublie vite son intrigue pour s'éclater en scènes de danse de couple, il est clair que ce film de Robert Duvall, dont c'est le quatrième opus en tant que réalisateur, ressemble plus à une contradiction qu'à un film maîtrisé. De tout évidence le cinéaste pensait moins au déroulement d'un scénario plausible qu'à la capture de son image du tango, voire plus égocentriquement de sa propre image. On assiste en quelque sorte à un tango de l'acteur et du réalisateur.

Au final un étrange sentiment d'irrésolution et de mystère hors écran traverse toute l'histoire, mais ce n'est pas sans séduire le spectateur, surtout s'il est amoureux du tango, car c'est lui, avec les nuits capiteuses de Buenos Aires, la vraie vedette du film, même s'il est maladroitement dansé. Très attachante aussi est la façon dont notre héros dévoile plusieurs facettes, celles du criminel, du père, de l'amoureux, et surtout celle de l'homme vieillissant. Ce pourrait être ainsi l'histoire d'un homme qui a pris conscience de la fin prochaine de son existence mais qui essaie encore de faire bonne figure, de jouer dérisoirement à l'homme, de faire face à la mort avec quoi, la danse... mais pas n'importe quelle danse. Nous sommes encore ici plus que jamais dans l'univers du tango argentin. Assassination Tango est plein de passion, d'improvisation et de frime, comme il sied à tout bon tanguero.

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Robert Duvall, Assassination Tango (sortie en salles mercredi 18 août).

Copyright © Noël Blandin / republique-des-lettres.fr, Paris, mardi 17 août 2004. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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