"Le diplomate-écrivain jouit depuis longtemps en France d'un prestige rare", souligne le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, dans le dernier numéro de la Revue des Deux mondes consacré en grande partie au poète Saint-John Perse, mort en 1972. Alexis Léger fut, de 1933 à 1940, secrétaire général du Quai d'Orsay. Alias Saint-John Perse, il reçut le prix Nobel de littérature en 1960. "Il revenait à la Revue, fidèle à 170 ans de découvertes littéraires (ce fut la première à publier Les fleurs du mal, de Charles Baudelaire), politiques et géopolitiques, de rendre cet hommage" au poète, selon la rédaction. "Il n'y a point de raison particulière à notre choix (nul anniversaire, nulle publication nouvelle), si ce n'est son oeuvre, source de réenchantement du monde en un temps de détresse", ajoute-t-elle.
Au Quai d'Orsay, il bénéficia d'une forte aura. Figure tutélaire au jugement imparable, cet homme séduisant et détesté savait déchiffrer les situations et les hommes, nous dit la Revue. Sa vraie grandeur a toutefois résidé dans l'écriture même si son oeuvre complète ne comprend, dans la collection de la Pléïade, que 430 pages. Ce dossier, qui comprend neuf textes (celui de M. Védrine mais aussi de Jean Orizet, François Sureau, etc.) a été rendu possible grâce la Fondation Saint-John Perse d'Aix-en-Provence.