Pour l'essayiste allemand Wolfgang Matz, Julien Green est l'un des écrivains "les plus modernes de ce siècle, qu'il a vécu d'un bout à l'autre, dont il a ignoré les modes". Matz s'efforce "d'éclairer de l'intérieur" l'oeuvre de l'écrivain, en suivant un ordre chronologique. "Le Journal de Green est devenu l'oeuvre d'une vie: avec 17 volumes publiés, allant de 1919 à 1996, c'est le plus volumineux de toute l'histoire de la littérature jusqu'à ce jour", relève Matz. De parents américains sudistes, en France depuis 1945, l'écrivain poursuit une oeuvre autobiographique habitée par le désir de vérité et la lutte entre la foi et la chair qu'il a exprimée dans une quinzaine de romans. Parmi ses oeuvres les plus connues, traduites dans des dizaines de langues, figurent Mont-Cinère, Moïra, Adrienne Mesurat, Léviathan et sa récente saga sudiste composée des Pays lointains, des Etoiles du sud et Dixie. Julien Green a quitté en 96 l'Académie française, où il avait été élu 25 ans auparavant. Il s'affirmait alors comme "exclusivement" Américain et estimait que "les honneurs ne l'intéressaient pas du tout".