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La République des Lettres

Abdelkébir Khatibi

Abdelkébir Khatibi
Triptyque de Rabat

La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0122-0
Livre numérique (format ePub)
Prix : 5 euros
Disponible chez • AmazoniTunes

Jacques Vergès

Jacques Vergès

Jacques Vergès est né le 5 mars 1925 à Ubon Ratchatani (Thaïlande), fils de Raymond Vergès, médecin réunionnais nommé consul de France en Thaïlande, et d'une institutrice vietnamienne.

Il a pour frère jumeau Paul Vergès, ancien élu communiste et président du Conseil régional de La Réunion. Il conteste les dates inscrites sur le registre d'état civil, déclarant être né en réalité un an plus tôt, le 20 avril 1924 à Savanna-khet (actuel Laos), sa naissance n'ayant été officiellement déclarée que l'année suivante lors de la venue au monde de son frère. Il passe son enfance à la Réunion, fréquentant très tôt les milieux politiques de l'île et étudiant dans le même lycée que Raymond Barre.

Bac en poche, il quitte la Réunion à 17 ans pour s'engager dans les Forces Françaises Libres. À Paris en 1945, il adhère au Parti communiste puis effectue entre 1950 et 1954 un séjour à Prague où il occupera des responsablités au sein de l'Union internationale des étudiants. De retour en France, il reprend ses études de Droit, obtient son Certificat d'Aptitude à la Profession d'Avocat et s'inscrit au Palais de justice de Paris. Militant anticolonialiste, il défend les membres du FLN algérien, dont une certaine Djamila Bouhired, capturée et torturée par l'armée française avant d'être condamnée à mort pour un attentat à la bombe à Alger qui a fait onze morts. Jacques Vergès alerte l'opinion publique et obtient la grâce de la jeune révolutionnaire qu'il érige en emblème des luttes pour l'indépendance algérienne et qu'il épouse un peu plus tard.

En 1957, il quitte le PCF et devient Chef de cabinet du ministre des affaires étrangères après la proclamation de l'indépendance de l'Algérie en 1962. Il fonde à Alger la revue Révolution africaine, rencontre Mao Zedong en 1963 et milite dès lors activement pour une internationale maoïste, ce qui lui fera perdre son poste de haut fonctionnaire. Il s'engage parallèlement pour la cause palestinienne auprès du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Il fonde à Paris le journal maoïste Révolution puis retourne s'installer en 1965 en Algérie après la destitution d'Ahmed Ben Bella. De 1970 à 1978, Jacques Vergès disparaît de la vie publique. Encore aujourd'hui, personne ne sait exactement où il était -- en France, en Russie, au Cambodge, au Liban, au Viêt Nam, en Afrique du Sud ? -- ni ce qu'il a fait pendant cette période, l'interressé laissant planer le mystère. En 1978, il publie à Paris un roman à clef intitulé L'Agenda.

Brillant avocat, il défendra ensuite devant la Justice les causes les plus indéfendables et les plus tordues en matière de terrorisme ou de criminalité, n'hésitant pas à médiatiser au maximum les affaires qu'il défend: celle du nazi Klaus Barbie, chef de la Gestapo lyonnaise, tortionnaire de Jean Moulin et organisateur de la déportation des enfants d'Izieu, condamné pour crimes contre l'humanité, celle de l'ex-capitaine de gendarmerie Paul Barril, condamné dans l'affaire des écoutes de la cellule antiterroriste de l'Élysée créée par François Mitterrand, celle de Louise-Yvonne Casetta, ex-trésorière occulte du RPR condamnée dans l'affaire des Marchés truqués d'Ile-de-France, celle du préfet de Corse Bernard Bonnet condamné pour avoir ordonné de mettre le feu à des paillotes, celle de l'inspecteur des RG Jean-Marc Dufourg compromis dans l'affaire du pasteur militant homosexuel Joseph Doucé, celle d'Omar Raddad, de Simone Weber, celles de plusieurs chefs d'États (Saddam Hussein, Slobodan Milosevic, Pol Pot, Khieu Samphan, Omar Bongo, Idriss Déby, Denis Sassou-Nguesso, Moussa Traoré, Abdoulaye Wade,...) mis en causes à divers titres et celles, les plus nombreuses, de terroristes ou supposés tels (Magdalena Kopp, Anis Naccache, Klaus Croissant, Max Frérot, Djamilah Bouhired, Waddi Haddad, François Genoud, Georges Habbache, Carlos, Georges Ibrahim Abdallah, etc), entre des centaines d'affaires toutes situées aux confins du politique et du judiciaire.

Jacques Vergès est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont notamment Beauté du crime (1988), La Justice est un jeu (1992), Intelligence avec l'ennemi (1996), Le Salaud lumineux (1996), Les Sanguinaires (2001), Omar m'a tuer (2001), Avocat du diable, Avocat de Dieu (2001), Dictionnaire amoureux de la justice (2002), La Démocratie à visage obscène (2004), Les Crimes d'État (2004), Malheur aux pauvres (2006) et Que mes guerres étaient belles ! (2007).

Copyright © Hortense Paillard / La République des Lettres, Paris, dimanche 21 avril 2013. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.

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