Primo Levi


Primo Levi est né le 31 juillet 1919 à Turin (Italie), dans une famille bourgeoise juive. Il fréquente le lycée d'Azeglio puis l'Université de Turin où il obtient en 1941 un doctorat de chimie malgré les lois raciales du régime fasciste de Mussolini. Il travaille un temps dans une mine d'amiante puis à Milan, dans une entreprise suisse de médicaments. Après la chute de Mussolini le 25 juillet 1943, il tentera de rejoindre le groupe de résistants antifascistes du Partito d'Azione (iustizia e Liberta) mais sera arrêté le 13 décembre de la même année dans les montagnes du Val d'Aoste par la milice de la République sociale de Salo. Il est emprisonné au camp italien de Fossoli di Carpi puis livré aux allemands et déporté à Auschwitz le 20 février 1944, avec 650 autres juifs italiens. Il y travaillera au laboratoire de chimie de l'usine de caoutchouc de Monowitz d'où il sortira le 27 janvier 1945, lors de la libération du camp par l'Armée rouge soviétique. Atteint de scarlatine, il restera à l'infirmerie du camp et ne retrouvera l'Italie qu'en octobre 1945 après un périple en Europe de l'Est.

Primo Levi trouve alors un emploi dans une petite entreprise de peinture dont il deviendra par la suite directeur et où il restera jusqu'à sa retraite. Il épouse Lucia Morpurgo, dont il aura deux enfants. Dès son retour il ressent le besoin d'écrire ses souvenirs. En 1947, il publie chez un petit éditeur son premier livre, intitulé Si c'est un homme. Ce récit de sa survie dans l'univers concentrationnaire ne connaît pas immédiatement un grand succès mais marquera ensuite fortement les esprits de l'Europe d'après-guerre. Au cours des décennies suivantes, il sera traduit dans une trentaine de langues, intégré dans les programmes scolaires, et se vend aujourd'hui encore à 200.000 exemplaires par an rien qu'en Italie.

A sa retraite, Primo Levi se consacrera pleinement à l'écriture et à son travail de mémoire. Il publiera plusieurs récits poignants sur son expérience de juif italien, de chimiste ou de prisonnier. Citons entre autres La trêve (1963) où il raconte son voyage de retour en Italie après sa libération, Le système périodique (1975), portrait d'un Juste, La clef à molette (1978), Maintenant ou jamais (1982) ou encore Les naufragés et les rescapés (1986). Primo Levi écrira aussi un certain nombre de nouvelles mi-réalistes, mi-fantastiques, la plupart réunies dans deux recueils intitulés respectivement Histoires naturelles (1966, publié à l'origine sous le pseudonyme de Damiano Malabaila) et Vice de forme (1971) ainsi que des recueils de poèmes (L'Auberge de Brême, 1975, À une heure incertaine) et d'essais (Le métier des autres, 1985).

Dépressif, Primo Levi se donnera la mort le 11 avril 1987 sans laisser aucune lettre ou explication sur ce suicide.

Copyright © Jean BrunoLa République des Lettres, Paris, jeudi 13 juin 2019. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite. Les citations brèves et les liens vers cette page sont autorisés.

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