Éditions du Seuil

Éditions du Seuil

Les Éditions du Seuil ont été fondées en novembre 1935 par Henri Sjoberg. Ce publicitaire d'origine suédoise domicilie l'entreprise à son domicile du 23 rue du Parc Montsouris, Paris 14e, et publie deux ouvrages: Rondes, son propre premier recueil de poèmes, et un Manuel de la vie chrétienne pour les enfants de l'abbé Jean Plaquevent. Il a choisi le nom d'éditions "du seuil" pour indiquer aux jeunes écrivains encore non publiés qu'ils peuvent franchir ici le seuil qui les séparent des écrivains reconnus. Deux ans plus tard, Henri Sjoberg tombe malade et confie sa maison d'édition à deux jeunes gens qui lui sont présentés par l'abbé Plaquevent, le bijoutier Paul Flamand (1909-1998) et le porcelainier Jean Bardet (1910-1983). Issus de la bourgeoisie provinciale, les jeunes hommes sont animés par une profonde foi catholique qu'ils désirent faire partager. Pour eux, éditer des livres, c'est avant tout aider les hommes à franchir le seuil d'un monde nouveau.

Les éditions du Seuil s'installent en 1937 au 1 rue des Poitevins, Paris 6e, avec Paul Flamand en charge de la direction littéraire (fonction qu'il occupera jusqu'en 1979) et Jean Bardet aux finances. L'activité est plutôt modeste et prudente au début, la maison n'éditant pas plus de cinq titres par an, la plupart d'ailleurs selon la formule dite de "commandite" qui limite les risques en assurant le financement des publications par une communauté de bailleurs de fonds. Il s'agit surtout de livres à caractère religieux marqués du Nihil obstat, mais déjà d'orientation catholique de gauche, comme en témoigne entre autres le livre d'Hubert Multzer intitulé L'Occupation des usines par le capital (1939). Aucun titre n'est publié de 1940 à 1943 en raison de la guerre. Jean Bardet est fait prisonnier, Paul Flamand est réformé. Durant les premières années de l'Occupation ce dernier s'occupera surtout de l'association catholique de culture populaire "Jeune France". Étoile au grand large, un livre de réflexions du chef scout Guy de Larigaudie, publié fin 1943, marque la reprise d'activité de la maison et connait même un certain succès commercial. En janvier 1945, les éditions du Seuil signent un accord avec le philosophe personnaliste Emmanuel Mounier, directeur de la collection et de la revue Esprit. La collection, fondée en 1932 et publiée initialement chez Aubier, puis chez Gallimard, sera désormais publiée par le Seuil. Elle y accueillera les oeuvres de plusieurs Jésuites, dont celle du théologien et philosophe Teilhard de Chardin.

Le 1er octobre 1945, la maison d'édition achète un petit hôtel particulier où vécût Ingres, l'hôtel de la Grille, transformé en résidence d'artistes et situé au 27 rue Jacob, Paris 6e (les éditions du Seuil y sont encore installées aujourd'hui malgré l'exiguïté du lieu). C'est une petite lithographie stylisée de la façade de cet immeuble qui fera plus tard office de logo et c'est à partir de ce lieu et de cette date que commence véritablement l'aventure éditoriale des éditions du Seuil. Le Journal d'un prêtre ouvrier en Allemagne d'Henri Perrin, publié au Seuil, est l'un des grands succès de librairie de la Libération. La collection Esprit connaît elle aussi dès cette époque un certain succès et se décline rapidement en une multitude d'essais et de romans. Il est même question pendant un moment de changer le nom de la maison en "Editions Esprit". Mais de nouvelles collections sont créées, qui connaissent toutes également un succès grandissant et participent bientôt au même titre qu'Esprit à la renommée de la maison. C'est notamment le cas de Pierres Vives, dirigée par Claude-Edmonde Magny -- qui publiera en 1945 l'Histoire du Surréalisme de Maurice Nadeau et en 1948 Sade mon prochain de Pierre Klossowski --, de Mises en scène, une collection de théâtre dirigée Pierre-Aimé Touchard à partir d'avril 1946, ou encore du Don des langues, une collection bilingue de poésie étrangère dirigée par Pierre Leyris qui y publiera notamment ses traductions de T. S. Eliot (Prix Nobel de Littérature 1948), ainsi que David H. Lawrence, Rainer Maria Rilke et de grandes traductions d'auteurs russes par Armand Robin. En mai 1947, la collection Les Cahiers du Rhône est reprise sous la direction d'Albert Béguin, directeur de la maison d'édition suisse La Baconnière et éditeur des poètes de la Résistance. La collection obtient dès l'automne de la même année un premier Prix Renaudot avec Je vivrai l'amour des autres de Jean Cayrol, une co-édition Le Seuil - La Baconnière. Jean Cayrol deviendra deux ans plus tard l'un des principaux directeurs littéraires du Seuil. En 1949, Paul Flamand est l'un des tout premiers éditeurs français à se rendre en Allemagne pour la jeune Foire du livre de Francfort. En octobre 1951, est créée au format de poche une collection de monographies d'auteurs classiques et contemporains confiée à Francis Jeanson et intitulée Écrivains de toujours. La même année, les éditions du Seuil publient un écrivain italien, Giovanni Guareschi, dont la saga Le Petit monde de Don Camillo, diffusée en plusieurs volumes et vendu à 1,2 million d'exemplaires au cours des années suivantes, fera la fortune de la maison. Les éditions du Seuil doivent dès lors s'agrandir. Elles louent de nouveaux locaux et créent un service spécifique de diffusion et de distribution de leurs livres. En 1953, Emmanuel Roblès, né à Oran et ami d'Albert Camus, crée la collection Méditerranée. En novembre de la même année, Le prix Femina est attribué à Dominique Rolin pour Le Souffle.

Sa réputation désormais bien établie et sa spécialisation reconnue dans le domaine des Sciences humaines et de la Spiritualité, le Seuil s'oriente de plus en plus vers la Littérature française et étrangère. Toute une nouvelle génération d'écrivains et de théoriciens de la littérature intègre la maison à partir du milieu des années '50, attirés en particulier par Écrire, une revue littéraire expérimentale fondée en 1956 par Jean Cayrol. Parmi les auteurs de cette période les plus connus aujourd'hui, citons notamment Roland Barthes (Le Degré zéro de l'écriture, 1953) et Philippe Sollers (Le Défi, 1957 et Une curieuse solitude, 1958). La Lézarde d'Édouard Glissant obtient le Prix Renaudot 1958 et Le Dernier des Justes d'André Schwarz-Bart reçoit le Prix Goncourt 1959. De nouvelles collections continuent de naître, comme entre autres en 1959 Sources orientales et Le rayon de la science. La littérature d'Afrique du Nord occupe une place de plus en plus importante. Le Seuil, via notamment la collection Méditerranée, publie les premières oeuvres de Mohammed Dib, Mouloud Feraoun, Kateb Yacine (Nedjma, 1956), Mouloud Mameri, etc. La maison se mobilise également sur le plan politique en publiant des essais en faveur de la décolonisation, notamment ceux du militant anticolonialiste martiniquais Frantz Fanon (Peau noire, masques blancs, 1952), du penseur de la Négritude Aimé Césaire, du poète sénégalais Léopold Sédar Senghor, de Pierre-Henri Simon (Contre la torture, 1957) ou encore de Francis et Colette Jeanson, recherchés par la police pour leur réseau clandestin de soutien au Front de Libération Nationale de l'Algérie (FLN). L'immeuble du 27 rue Jacob est plastiqué à trois reprises en raison de cet engagement politique.

Parallèlement à l'avant-garde, un secteur de littérature française plus traditionnelle se développe avec des auteurs grand public. Au nom du fils d'Hervé Bazin, publié en 1960, devient un best-seller maison. En Octobre 1961, la collection L'histoire immédiate est créée sous la direction de Jean Lacouture; en octobre 1962, est fondée L'intégrale, collection de grandes oeuvres romanesques classiques.

La littérature étrangère se développe elle au sein des éditions du Seuil dans les années '60 et '70, en particulier dans le domaine des lettres anglo-saxonnes, mais aussi allemandes avec la traduction des écrivains engagés du Groupe 47 (Heinrich Böll, Ingeborg Bachmann, Günter Grass, Uwe Johnson,...). De nombreux grands auteurs du monde entier sont traduits, tels entre autres Robert Musil (14 volumes de 1961 à 1991), Rainer Maria Rilke (10 volumes de 1950 à 1991), John Updike, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Ernesto Sabato, Italo Calvino, William Boyd, John Irving, Robert Coover, Carlo Emilio Gadda, Thomas Pynchon, Camilo José Cela, Gabriel García Marquez, José Saramago, Joseph Roth, Alexandre Soljenitsyne, etc. La plupart de ces auteurs intègrent la collection Le don des langues, reprise et dirigée par Anne Freyer jusqu'au début des années '80. Le poète et traducteur Philippe Jaccottet y apportera la grande qualité de ses traductions. Côté français, l'aventure se vit du côté de l'avant-garde littéraire et politique dont le fleuron éditorial se nomme Tel Quel, revue fondée en mars 1960 par un groupe de jeunes écrivains composé de Jean-Edern Hallier, Philippe Sollers, Renaud Matignon, Francis du Boisrouvray, Jacques Coudol et Jean-René Huguenin. Après la publication de Le Parc (Prix Médicis 1961), Philippe Sollers prend en main les destinées de la revue et lance en 1963 une collection Tel Quel où seront publiés des auteurs, linguistes et théoriciens du Nouveau Roman comme entre autres Jean Ricardou, Gérard Genette ou encore Julia Kristeva. En 1967, les éditions du Seuil publient le Petit Livre rouge de Mao, qui connaitra un franc succès l'année suivante. En octobre 1968, Jean-Pierre Faye quitte Tel Quel pour fonder au Seuil même une revue concurrente intitulée Change. Côté essais politiques, on assiste à l'apparition d'auteurs comme André Glucksmann, Herbert Marcuse, Régis Debray, Andreï Sakharov, etc, publiés en partie au sein des collections Politique fondée en 1966 par Jacques Julliard et Combat fondée en 1968 par Claude Durand (aujourd'hui PDG des éditions Fayard). Le domaine des Sciences humaines et sociales, dirigé par François Wahl, voit paraître les oeuvres de Pierre Bourdieu (qui animera ensuite la collection Liber), Jacques Lacan (Collection Le Champ freudien), Edgar Morin, Georges Duby, Jean-Pierre Vernant,... La revue et collection Poétique dirigée par Gérard Genette et Tzvetan Todorov est créée en mars 1970, suivis en mai du premier numéro de La Recherche, revue animée par Michel Chodkiewicz, qui créera également la revue L'Histoire en 1978. À partir du milieu des années '70, l'innovation littéraire se déplace progressivement de Tel Quel vers Fiction & Cie, collection créée en 1974 par Denis Roche, ou sortent entre autres les livres de Jacques Roubaud et de plusieurs auteurs anglais et américains contemporains tels entre autres Kurt Vonnegut. Tout au long de la décennie 70, les auteurs maison se voient attribuer de grands prix littéraires: Prix Médicis 1970 pour Sélinonte ou la Chambre impériale de Camille Bourniquel, Prix Renaudot 1972 pour La Nuit américaine de Christopher Frank, Prix Femina 1973 pour Juan Maldonne de Michel Dard, Prix Femina 1974 pour L'Imprécateur de René-Victor Pilhes, Prix Goncourt 1976 pour Les Flamboyants de Patrick Grainville, Prix Interallié 1976 pour Prends garde à la douceur des choses de Raphaëlle Billetdoux, Prix Goncourt 1977 pour John L'Enfer de Didier Decoin, Prix Renaudot 1979 pour Affaires étrangères de Jean-Marc Roberts, etc.

Une maquette réalisée par le graphiste Pierre Faucheux caractérise depuis 1958 les ouvrages du Seuil qui sont repérables par leur fameux cadre de couleur bordant la couverture blanche: cadre rouge pour le domaine littéraire français (d'abord animé par François-Régis Bastide puis par Jean-Marc Roberts), cadre vert pour le domaine étranger.

À la fin des années '70 Le Seuil est désormais considéré comme la deuxième maison d'édition littéraire française derrière Gallimard. À sa tête, Michel Chodkiewicz, converti à l'islam, succède en 1979 aux très catholiques Jean Bardet et Paul Flamand qui prennent leur retraite. Des auteurs éditeurs talentueux tels que Jean-Marie Domenach, Paul Ricoeur, Michel Winock ou encore Maurice Ollender ont rejoint ou s'apprêtent à rejoindre Le Seuil et des auteurs comme Elie Wiesel ou Tahar Ben Jelloun apparaissent au catalogue. La collection de poche Points Seuil (Romans) est créée en mars 1980, suivie en novembre 1981 de Points Virgule pour la jeunesse. Une grande collection de Sciences humaines et sociales, intitulée Hautes Études est éditée conjointement par Gallimard et Le Seuil à partir de novembre 1981. L'année suivante, Philippe Sollers quitte le Seuil pour rejoindre Gallimard où il publie Femmes, abandonnant Tel Quel pour L'Infini. Les grands Prix littéraires -- tous squattés par Gallimard, Grasset et Le Seuil -- continuent de s'accumuler: Prix Renaudot 1980 pour Les Portes de Gubbio de Danièle Sallenave, Prix Médicis 1980 pour Cabinet portrait de Jean-Luc Benoziglio, Prix Renaudot 1981 pour La Nuit du décret de Michel del Castillo, Prix Femina 1982 pour Les Fous de Bassan d'Anne Hébert, Prix Femina 1984 pour Tous les soleils de Bertrand Visage, Prix Médicis 1985 pour Naissance d'une passion de Michel Braudeau, Prix Goncourt 1987 pour La Nuit sacrée de Tahar Ben Jelloun, Prix Médicis 1987 pour Éblouissements de Pierre Mertens, Prix Goncourt 1988 pour L'Exposition coloniale d'Erik Orsenna, Prix Renaudot 1989 pour Les Comptoirs du Sud de Philippe Doumenc,...

En Juin 1989, Claude Cherki remplace Michel Chodkiewicz au poste de PDG du Seuil. La production augmente avec la création ou le développement de nouveaux secteurs éditoriaux: livres pour la jeunesse, livres pratiques, polars, collections de poche, beaux livres, multimédia et audiovisuel. L'entreprise, qui dispose d'un excellent réseau commercial et d'un service de distribution performant assure déjà depuis le milieu des années '80 la diffusion des éditions de Minuit de Jérôme Lindon, des éditions Arléa de Jean-Claude Guillebaud, des éditions Odile Jacob et des éditions Rivages (cette dernière maison étant créée en 1984 par un ex-responsable éditorial au Seuil, Edouard de Andreis). Concentration oblige, de nouvelles marques de maison d'édition sont créées, filialisées, associées ou diffusées par Le Seuil: L'Olivier, Anne-Marie Metailié, Phébus, Christian Bourgois, Autrement, Les Cahiers du Cinéma, Hermann, l'École des Loisirs (Collection L'École des lettres), Skira, la Réunion des Musées Nationaux (RMN), Milan, Nil, Payot, Les Empêcheurs de tourner en rond, Regard, Textuel, Adam Biro, Verticales, Baleine, 00h00.com (livres numériques), Tallandier, etc. Le chiffre d'affaires des Éditions du Seuil est multiplié par 2,5 en dix ans tandis que le capital reste toujours partagé entre les familles des deux fondateurs et une société civile du personnel. Dan Franck obtient le Prix Renaudot 1991 pour La Séparation, Anne-Marie Garat le Prix Femina 1992 pour Aden, Olivier Rolin le Prix Femina 1994 pour Port Soudan, Maryline Desbiolles le Prix Femina 1999 pour Anchise, Ahmadou Kourouma le Prix Renaudot 2000 pour Allah n'est pas obligé, Chantal Thomas le Prix Femina 2002 pour Les Adieux à la reine, Hubert Mingarelli le Prix Médicis 2003 pour Quatre soldats. Le penseur de la "deuxième gauche", Pierre Rosenvallon, fonde en 2002 la collection La République des Idées, qui se définit comme un "atelier intellectuel" destiné à renouveler la pensée politique et sociale de la gauche.

En janvier 2004, Le groupe Martinière dirigé par Hervé de la Martinière rachète les éditions du Seuil, ce qui place le groupe ainsi créé au troisième rang des éditeurs français derrière Hachette et Editis. L'opération financière, entachée d'irrégularités, oblige Claude Cherki à démissionner. Il est remplacé par Pascal Flamand (fils de Paul Flamand), nommé PDG, et Olivier Cohen, directeur de la filiale L'Olivier (créée en 1990), nommé lui directeur éditorial. Une nouvelle société de distribution, Volumen, est créée en août 2004 mais, suite à de nombreux problèmes logistiques, plusieurs éditeurs intentent une action en justice et quittent le groupe La Martinière Le Seuil. Certains d'entre eux -- Bernard Wallet de Verticales, Odile Jacob, l'École des Loisirs, etc -- rejoignent Gallimard. De violents soubresauts agitent l'entreprise et, fait rarissime dans le monde de l'édition, les employés observent même une journée de grève le 21 décembre 2004. Le 10 Juin 2005 Hervé de La Martinière devient PDG du Seuil alors que Pascal Flamand est nommé vice-président. En novembre 2005, Laure Adler, directrice de France-Culture, est nommée directrice littéraire du Seuil. Une société dénommée "Points" est créée le mois suivant afin de regrouper toutes les collections de poche du groupe. A la rentrée 2006, Denis Jeambar, directeur de la rédaction de L'Express, rejoint le groupe au poste de président et directeur éditorial des éditions du Seuil. Trois mois plus tard Laure Adler est démissionnée sans ménagement.

En 2007, Le Seuil, riche d'un catalogue de plus de 15.000 titres, semble avoir surmonté les problèmes liés à la fusion avec La Martinière. L'entreprise poursuit sa croissance avec quelque 600 ouvrages publiés chaque année, même si des éditeurs et/ou auteurs historiques de la maison tels par exemple Hervé Hamon -- directeur avec Patrick Rotman de la collection L'épreuve des faits et auteur avec le même d'un best-seller maison sur la génération 68 -- ont quitté le navire.

L'esprit d'engagement et d'ouverture intellectuelle et humaniste qui a animé depuis leur fondation les éditions du Seuil, déjà bien déclinant à partir des années '90, a lui en revanche totalement et sans doute définitivement disparu.

Copyright © Fabrice Milosevic / republique-des-lettres.fr, Paris, vendredi 5 août 2016. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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